Suite

Plus de liste, plus de bilan, nous sommes au courant, nous connaissons l’état du monde, certes pas dans tous ses détails, mais l’image générale est claire. Il n’est pas besoin de la nommer1.

Voilà déjà longtemps qu’il était temps de faire face, de cesser de s’accrocher aux bénéfices concrets et symboliques du monde des Blancs2, si la vie des humains bat vraiment dans nos cœurs, sans parler des individus des autres espèces animales.

Des jeunes adultes à la dérive qui, soit suivent un chemin droit, trop droit, des faisceaux de haines ancrées dans une dalle de certitudes, soit sont désorientés, sidérés par le monde qu’on leur a laissé, et qu’on laisse dégueulasser encore. Le pire est toujours possible. Et les révoltées et les révoltés, qui se lèvent comme elles et ils le peuvent, abandonnés de tous sauf d’elles-mêmes3.

Nos vacances, nos projections retraite, notre pitoyable corruption. Tu te regardes vraiment encore dans la glace, toi ?

Tout est perdu. Il n’y plus rien à perdre. Enfin, tout dépend à quelles illusions on s’accroche, et refuser de lâcher son destin de mort-vivant qui désanime tout ce qu’il touche. Ce qui donne une idée des possibles, avec ses joies, ses douleurs, ses tristesses et ses rires, des rencontres, des contraires, des contrariétés, des inconforts et des solidarités.

Et surtout toute l’adversité dont est capable « la civilisation ».

On dirait que je jette tout avec l’eau du bain. Une sorte de doute méthodologique et repartir de quelques éléments de base, un universel qui ne semble pas être universellement partagé : le respect pour la vie sur cette planète, pour ce qui la rend possible, et pour les milliards d’individus qui en expriment l’inconcevable diversité.

Oui, on pourrait partir de là4.


  1. Pas inutile, non plus, l’idée n’est pas de dévaloriser l’effort qui permet de mieux comprendre à quoi on a affaire. Pour ma part, j’ai besoin de passer à la suite, ma suite, d’où ce billet. ↩︎

  2. J’en fais partie, des Blancs. Et je ne vais pas m’en échapper comme ça, ni de n’importe quelle autre façon. Mais, je l’ai reconnu. Je comprends de mieux en mieux de quoi il s’agit. Et que c’est en grande partie cet univers de conceptions, de pratiques, d’inconscient culturel, de capital concret, privé et collectif, d’accumulation primitive de connaissances, de main-mise sur le monde, etc., qui empêche d’avancer et qui approfondit la trace vers le néant. ↩︎

  3. On avait dit plus de liste. Surtout lorsqu’elles sont réductrices… ↩︎

  4. J’ai conscience d’aligner des éléments contradictoires et les pentes savonneuses. Je tâtonne, mais pas à l’aveugle, grâce à toustes celleux qui allument des étoiles dans les ténèbres. ↩︎