Quelques notes. Une fois de la basse. Une fois du piano. Couleurs et mélodies. Et une tristesse sans nom, sans mot, sans larme ni sanglot, venue du fond des âges, des temps où la vie n’avait pas de sens et ça n’était pas une question, pas un problème. Le soleil rasant du matin dans le salon, sur les boucles noires des cheveux en bataille, la préhistoire d’une existence, avant l’apprentissage de la lecture, de l’écriture. Ce qui existe est tragique, c’est ainsi, la recherche de la paix et du bonheur est vaine, tout au plus de fugaces instants, et rien d’autre.
Faire des enfants doit changer les idées. Tant pis. Tant mieux.
Il y a des images, d’un bout du système solaire à la vallée du rift en Afrique de l’Est, l’imaginaire de la désolation poussée à son paroxysme, une prison d’immense, et à l’autre bout, l’origine rêvée des rêves qui marchent, qui courent à leur perte, emportant tout ce qui est possible de l’être sur leur passage. Il y a des images. Mais pas de répit, pas de repos.
De la poussière. Sur une dalle en béton. Afin de voir jouer le vent. Des fissures ouvertes par de nouvelles pousses. Et une voix qui persiste à vivre, à respirer, à chanter.
Mon corps brisé, sans direction.