iGor milhit

Mardi, mouvement

Dans un sens, ou dans un autre, vertical ou horizontal, peut-être de biais, le long d’une traverse, des sinuosités d’une diagonale, à une échelle réduite, le règne d’une boucle, un cycle court, une répétition, le même succède au même, afin d’aller voir plus loin, parce que l’inconnu peuple les territoires cartographiés, l’érosion dessine des terres renouvelées, les chemins n’ont pas dit leur dernier mot avant le dépassement des frontières de l’espoir et de l’angoisse, avant la désillusion des faits, l’irréductible imperfection, peut-être mon plus précieux salut, l’inachevé, le bancal, une fissure dans la faïence, une transparence dans le granit, la plaine nocturne et sombre accueille des forêts d’émotions en boucle, répétition, même, avec des variations subtiles, matières à modeler, à sculpter, à polir si le temps le permet, si je me permets de prendre le temps, de frotter mes désirs et mes peurs aux rugosités des contraintes, des contrariétés, d’aller fouiller dans mon coffre aux trésors, babioles et verroteries, le butin des rencontres, à l’assaut du flying dutchman, traversées du désert, explorations du maelström et s’en tirer avec quelques perles de verre, billes ébréchées, utiles pourtant pour suivre la dérive du nord et déjouer les pièges tapis en pleine lumière sans lesquels le jour nouveau ne saurait advenir, avec son aigreur et son ivresse déjà passée, amortie par l’accoutumance, engourdissement de l’habitude de vivre, un pas, puis l’autre, sous l’enclume solaire, face au mur des vents, la pluie, la neige, le gel, se porter à la rencontre du confort et de l’inconfort, cet équilibre qui n’en finit pas de se perdre, tant qu’il y a encore quelque chose à perdre…

Tant qu’il y a encore quelque chose à perdre.