Les semaines se suivent et la régularité s’égare volontairement entre l’ordre et le chaos, au gré des cahots familiers du train, ma voiture de luxe, mon transport individuel collectif, toujours si peu en grève, pourtant ça nous ferait du bien d’ouvrir grand l’avenir et de se risquer à vivre mieux, nous délester de ce confort mortifère, mesquin, nihiliste. D’autant que ce qui se prépare, pas trop lentement, depuis deux siècles et qui s’est accéléré ces cinq dernières décennies, a bel et bien commencé à nous tomber dessus. Et c’est le réflexe du repli national, les banquiers et les oligarques d’abord, les rats poussent femmes et enfants à la mer tempétueuse…
Quitte à tout perdre, nous pourrions au moins y gagner de la lumière et de la chaleur humaine, au moins d’une certaine humanité, peu préoccupée par son troisième pilier défiscalisé.
Abandonner les chimères, dégonfler les illusions, balayer les mirages et étendre l’espace des possibles, comment se décoloniser l’imaginaire, sortir ses rêves et ses désirs du sarcophage capitaliste, mettre à jour sous les couches poussiéreuses et grasses de la publicité ses besoins, nos besoins, leurs besoins et leur laisser prendre la place qui leur revient.