iGor milhit

La lumière du gris

la grisaille se décline en cohérences
dégradés homogènes embrassent les cormorans
ne sèchent pas leurs ailes sous la pluie
seul un village brise la perfection
elle lave l’été délave le soleil
coche les tâches trempe les agendas du web
lavis numériques les uns et les zéros
bavent les uns sur les autres
on se risquerait à croire au salut
on se contente de dire bonjour au destin
qui joue à se tromper de train
sans y avoir l’air sans dés ni rien
enverra une note de frais à nostradamousse inc.
tout plutôt que de s’échiner encore
à caser les heures dans les jours dans les semaines
mais marcher pieds nus sur le bitume
sous la pluie pour se laver de la rumeur managériale
merci la vie merci la météo les masses d’air
pour vos asphyxies et vos morsures, j’en pleurerais
de gratitude
sans explication oui gratuitement
l’émotion n’a aucun sens, elle est le sens
et c’est beau parce que c’est absurde
une fraternité inexplicable tangible
et quoi d’autre ?