La danse des flamants roses

Couverture de livre sur une table.

Le récit se situe dans une temporalité indéfinie, quelque part dans le futur. La catastrophe en cours s’est déployée, a connu quelques clics de plus, et la Mer morte s’est évaporée, laissant une grande quantité de sel, mais aussi la place à une bactérie qui tue les primates que nous sommes. Les pas encore morts se sont retirés derrière le mur et ont laissé mourir un peu tout ce qui bougeait de l’autre côté. L’image est efficace.

Et c’est de ce côté que celles et ceux qui survécurent ont construit une nouvelle société, grâce aux flamants roses, sans qui leur vie n’aurait pas été possible. Une société réunissant des palestiniennes et des palestiniens, des israéliennes et des israéliens, des immigrées et des immigrés, bien que ça ne devrait pas être nécessaire de le préciser, vu que nous le sommes tous et toutes. Des anciennes scientifiques, des anciens militaires, des anciennes colonisées…

Tout n’est pas expliqué, tout n’est pas compréhensible (du moins je n’ai pas tout compris). La langue est plutôt poétique, retranscrit la parole des vivants (les non humains). Ce n’est pas une traduction, c’est écrit en français. L’autrice, Yara El-Ghadban, vit à Montréal.

J’ai apprécié cette lecture, car c’est un effort pour se projeter dans la vie, plutôt que la mort qui est omniprésente aujourd’hui, parce que ça imagine une suite à l’horreur actuelle, la catastrophe mentionnée plus haut, qui comprend la destruction écologique, la prolifération des maladies et les guerres d’extermination. Avec et sans naïveté.

Une dédicace au début du livre mentionne Refaat Alareer et le poème If I must die1. Ce livre est un cerf-volant qui veut répandre l’espoir, ce dont il est question dans le poème.

el-ghadban, Yara, 2024. La danse des flamants roses. Montréal (Québec) : Mémoire d’encrier. Roman. ISBN 978-2-89712-981-1.


  1. Il existe au moins une version mise en musique, par Checkpoint 303 : https://checkpoint303.bandcamp.com/track/if-i-must-die ↩︎