« Dis, qu’est-ce que t’écoutes en ce moment ? »
En ce moment, comme toujours, j’écoute pas mal de choses différentes, notamment un disque de Beans qui sait soigner ton âme absente, à sa manière décalée, traçant des pistes au travers d’univers encore non répertoriés. Mais, en ce moment, il y a un disque qui me parle tout particulièrement, un groupe d’afrobeat British, mené par une section cuivre entièrement féminine.
De leur premier disque, tout est bon, mais je voudrais mettre en évidence le dernier morceau, parce qu’il est doux comme un refuge dans la tempête, comme une île à l’abri de la houle, comme une main posée sur l’épaule, avec douceur, une absence de mot qui dit ce qui ne peut l’être, la possibilité de poser son sac, de faire une pause, cesser de réprimer des sentiments peut-être trop lourds, d’avoir des espaces libres dans un texte pour y mettre ce qu’on veut, et même pour rien n’y mettre.
En l’écoutant, ce morceau, je pense à quelques personnes, à pas mal de personnes en réalité, et il y a toutes les personnes auxquelles je ne pense pas, que je ne connais pas, peu importe, quelle générosité de la part de Kokoroko de nous offrir ce moment qui répare.
Ah, sur leur site, on apprend que Kokoroko est un mot Orobo, un peuple et une langue du Nigeria, qui signifie « soit fort·e ! ».