iGor milhit

Autre chose

Autre chose. Il serait temps d’écrire autre chose que les billets du lundi, même si c’est parfois le mardi, voire le mercredi. Autre chose que le rythme régulier du train, que la nuit du matin trop tôt, la lumière qui annonce le printemps, ou le retour de l’heure d’été, écrire autre chose, quelque chose, ce qui ne va pas de soit, alors que l’on sombre dans le silence, cette incapacité de la coordination minimale, attention j’ouvre la porte, bonjour, bonsoir, je vais acheter du sel, je ne sais pas trop pourquoi, des décisions se forment dans ma tête, puisqu’il le faut bien, je planifie, et je m’étonne que…

Justement. Il s’agirait d’écrire autre chose. Malgré le monde qui s’écroule. C’est un peu facile de vaciller, déjà, alors que tu n’as vu que les signes précurseurs des tempêtes annoncées, c’était facile d’avoir l’air solide lorsque tout allait bien, c’est maintenant que ça commence. Bien sûr, les émotions doivent prendre leur place, mais si on n’y veille pas, elles la prennent toute, jouent des bis lorsqu’on ne les rappelle plus, tu leur donne un spot, elle te prennent la lumière. J’ai bien quelques idées, mais j’ai l’impression d’avoir pris des coups à l’arrière des genoux, des genoux dans les tripes et va savoir quels lapins sur la nuque, pourtant c’est la vie, les vivants tombent comme des mouches.